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«Bien que les systèmes tarifaires ne soient pas encore adaptés, les hôpitaux doivent d’ores et déjà miser sur le développement des prestations ambulatoires»
Le centre hospitalier de Bienne a pris un tournant stratégique en misant davantage sur ses prestations ambulatoires. À l’avenir, plus de la moitié du chiffre d’affaires devrait être généré par des services non stationnaires. Dans son interview, Kristian Schneider, CEO du centre hospitalier de Bienne, parle du transfert des soins stationnaires vers les soins ambulatoires ainsi que des défis et des opportunités qui vont de pair avec ce changement, y compris pour les patientes et les patients.
Monsieur Schneider, en quoi le transfert des soins stationnaires vers les soins ambulatoires influence-t-il l’expérience vécue par la patientèle au centre hospitalier de Bienne?
Ce transfert a un impact positif tangible sur l’expérience vécue par nos patientes et nos patients. Grâce à l’ouverture de notre nouveau centre de santé près de la gare, nous pouvons désormais offrir de nombreux avantages en matière de soins ambulatoires. Par exemple un accès facilité, ou encore des processus clairs et efficaces, notamment sans interférence avec les soins stationnaires. La proximité géographique permet en outre une excellente collaboration entre les différentes disciplines médicales. Enfin, nos patientes et nos patients bénéficient de nouvelles salles de soin modernes.
Quels sont les défis liés à cette réorientation stratégique et comment prévoyez-vous de les surmonter?
Le principal problème est celui du financement des prestations ambulatoires. Bien que nous soyons en mesure de couvrir les coûts d’exploitation dans la plupart des domaines, nous sommes confrontés au défi d’amortir les investissements élevés qui ont été réalisés en matière d’infrastructure. Pour y parvenir, nous aurions besoin d’un meilleur tarif, ce qui reste compliqué à négocier pour l’instant.
Comment parvenez-vous à couvrir vos frais dans le domaine ambulatoire si les tarifs sont nettement inférieurs à ceux pratiqués dans le domaine stationnaire?
Même si, d’un point de vue purement économique, nous contribuons à la réduction des coûts en transférant les prestations autrefois stationnaires vers le secteur ambulatoire, il ne nous reste aucune marge. Nous ne sommes donc pas encore tout à fait en mesure de couvrir nos coûts. En séparant les processus ambulatoires des processus stationnaires, nous évitons toute interférence négative entre des «processus de production» différents. À l’instar de toutes les industries, nous ne pouvons réellement gagner en efficacité que si, pour mener à bien notre mission, nous créons des conditions-cadres adaptées permettant d’exploiter au maximum les compétences professionnelles hautement spécialisées dont nous disposons, au profit des patientes et des patients. Par exemple, en mettant en place des processus clairs et simples.
Comment gérez-vous les aspects logistiques du travail sur plusieurs sites?
Le travail sur plusieurs sites constitue un défi de taille pour notre centrale logistique. Dans le cadre de l’extension de notre offre à la gare de Bienne, nous avons mis au point des processus de livraison spécifiques par centre ambulatoire spécialisé afin de garantir une gestion des stocks et une immobilisation de capitaux aussi rentables que possible sur les sites décentralisés. Le développement de l’ensemble de notre entreprise, y compris la construction du nouvel hôpital sur le «pré vert», nous a mis face à des questions fondamentales en matière d’approvisionnement, de stockage et de logistique. Nous devons décider des tâches que nous souhaitons effectuer en interne à l’avenir et de celles pour lesquelles nous voulons faire appel à des partenaires externes spécialisés dans ces domaines.
Dans quelle mesure la transformation numérique va-t-elle améliorer ou influencer le secteur ambulatoire?
Nous espérons, comme tout le monde, que l’échange de données entre les prestataires de santé sera facilité, ce qui nous permettra d’assurer une prise en charge, un diagnostic et un traitement plus rapides et plus ciblés. À cet égard, la télémédecine sera amenée à jouer un rôle fondamental, notamment dans le contexte de la pénurie de personnel qualifié, qui ne fera que souligner son importance. Il est essentiel que la patientèle et le personnel de santé bénéficient d’un accès immédiat et simultané aux données de santé. La transformation numérique évoluera en outre à grande vitesse, jusqu’à l’intégration de l’intelligence artificielle dans les processus de décision. Son incidence exacte sur notre quotidien reste toutefois incertaine et parfois difficile à imaginer.
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